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Révolutionner les orgasmes !

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Une définition de l’orgasme incertaine.

“La revue scientifique Clinical Psychology Review recense 26 acceptions différentes : Aucune n’est consensuelle.

En médecine, on retient une définition assez restreinte : l’orgasme désigne une succession de mouvements musculaires dans le cadre d’une activité sexuelle ; ces mouvements s’accompagnent généralement d’une accélération du rythme cardiaque et du rythme respiratoire. L’orgasme ferait ainsi référence à la libération soudaine d’une importante tension sexuelle.”

“Les définitions psychologiques ou neurologiques de l’orgasme sont encore plus hypothétiques.
Les sensations éprouvées varient grandement d’un individu à l’autre. Il est dès lors difficile d’inscrire l’ensemble des observations dans un cadre général.”
Source : Wikipedia.


Conclusion :

  • L’orgasme est une expérience subjective
  • Ces chercheurs n’y comprennent rien.

Voyons plutôt :

Voici ce que Nicole Prause, scientifique spécialisée en sexualité humaine, a la surprise de découvrir en comparant le témoignage de femmes ayant eu un orgasme, avec les mesures d’un appareil captant les contractions du périnée, typique d’un ‘orgasme’:

“Beaucoup des femmes rapportant avoir eu un orgasme, n’avaient eu aucun des signes physiques – les contractions – d‘un orgasme“.
Source : Article du Gardian du 25/11/2016 de Olivia Solon

Cette découverte pose beaucoup de questions :

Ont-elles eu du plaisir sans avoir eu d’orgasme ?

Y-a-t-il eu des exemples de femmes ayant eu des orgasmes sans plaisir ? Et qui donc pensaient ne pas en avoir?

-> Ce fût mon cas pendant des années… Jusqu’à ce que je comprenne que les orgasmes c’est pas mon truc !

Je préfère la voluptée, l’extase, les états orgasmiques. Et ceux qui ont testé ont beaucoup apprécié aussi !

On sait :

  • Que les contractions du périnée permettent l’expulsion du sperme lors d’une éjaculation.
  • Qu’une éjaculation n’est PAS un orgasme. Ce sont deux phénomènes bien distincts.
  • Que les femmes ont des contractions du périnée en moyenne moins puissantes et plus rapides que celles des hommes lors de leur orgasme.*

* Source : “Orgasme : 8 Différences Hommes/Femmes !” sur la chaîne youtube de Charles.co

Et si au lieu d’étudier le “Freud-Porn”, on étudiait les orgasmes prostatiques et la sexualité dans la détente du corps ?!

Quid de ces orgasmes, définis comme une “libération soudaine d’une importante tension sexuelle” s’il n’y a PAS de tensions ?!

Mon impression, et mon expérience, est que ce type d’orgasme vient d’un relâchement musculaire suite à une contraction du corps provoquée par l’excitation.
Cette contraction musculaire, quand monte l’excitation, est un réflexe commun que l’on retrouve dans d’autres domaines de la vie : quand on agit, ou face à une intensité que l’on veut contenir : colère, peur… excitation !

Une sexualité basée sur la contraction et la détente des muscles serait une sexualité du système nerveux sympathique, celui de l’action, du jeu, du sport de l’effort et aussi du réflexe de fuite ou du combat en cas de danger.

Une autre sexualité est possible !

Une sexualité basée sur la détente : celle du système nerveux parasympathique : celui qui s’active quand on est en sécurité pour nous régénérer et qui permet le sommeil, la digestion le fonctionnement optimum de toutes les fonctions autonomes du corps.

C‘est pour ça qu‘en slow sex le “meilleur enseignant“ est notre état après : Sommes nous régénérés, vivifiés, nourris ou avons-nous évacué des tensions ?


Vous me direz : si le système nerveux parasympathique c’est 
celui du sommeil, en quoi est-ce orgasmique ?!

Le parasympathique a deux “branches” :

  • la dorsale: l’immobilité
  • la ventrale: l’engagement social.

En état de sécurité ces 2 branches ‘synergisent’ et donnent accès à un état appelé “stillness” que l’on cultive en méditation, dans des câlins immobiles par exemple.

C’est la ‘connexion’ : pleinement avec soi et pleinement avec l’autre.

C’est un état dans lequel :
-> L’esprit est assez éveillé pour tout ressentir et observer : c’est la présence/pleine conscience.
-> Le corps est complètement détendu.

Dans cet état l’intensité peut nous traverser sans ‘réaction de contraction du corps’ (ou même de l’esprit… mais c’est une autre histoire).

On peut observer, et savourer, sans risque d’avoir un orgasme de relâchement des tensions, qui nous ferait passer en phase de rétractation/résolution et sonnerait la ‘fin’ de ce moment.

Cet état est un “plateau”: un état orgasmique, qui ne nécessite aucun effort pour se maintenir dessus.
Il permet de vivre des montées et des descentes de sensations, d’intensité. C’est peut-être ce qu’on appelle l’orgasme de la vallée en Tantra ou les orgasmes multiples.

C’est un état de ‘non résistance’, de ‘non contraction’ : on se laisse traverser par tout, sans discrimination ni préférence : émotions, sensations, sans s’y accrocher, sans essayer de contrôler. C’est l’accueil et le lâcher-prise.

Dans la sexualité, les homme sont conditionnés à :

-> Faire, agir, être dans l’action, bouger : cela les maintient dans leur “sympathique”.
-> Réussir, bien faire, être performant, donner du plaisir ou en “prendre”.
-> Même quand on les caresse, ils ont du mal à rester détendus, et à recevoir, ressentir et se laisser traverser.
-> Ont tendance à ignorer leurs besoins de sécurité et leurs traumas.

C’est pour toutes ces raisons que les hommes y ont moins facilement accès, au point de parler d’orgasme “féminin” et de le trouver mystérieux, enviable et inaccessible !

Dans ses degrés les plus extrêmes, et selon mon expérience & interprétation des travaux du Dr Michel Odent, l’état orgasmique peut être caractérisé par :

  • Perte de notion du temps,
  • Dissolution de nos frontières corporelles et du “je”: sensation de faire “un”,
  • Impossibilité de décrire l’expérience avec des mots,
  • Sensation d’être porté·e par une puissance plus grande que soi,
  • Paix, amour & bien-être infini, absolu, paroxystique.

Il a observé et étudié beaucoup de parallèles entre :

  • Les états orgasmiques/extases
  • Les extases mystiques,
  • Les transes chamaniques,
  • Les ‘voyages’ psychédéliques,
  • L’état de Flow observé et étudié par Mihály Csíkszentmihályi
  • Les accouchements ‘physiologiques/orgasmiques’

On peut les étudier par le biais :

  • des ondes cérébrales
  • du système nerveux
  • des hormones et neurotransmetteurs
  • imagerie cérébrale : parties activées et désactivées
  • de la physiologie

Malheureusement, à ce jour et à ma connaissance, nous ne disposons pas d’études comparatives de ces états, qui sont par ailleurs très difficile à “saisir” tant ils sont rares, et difficiles à maîtriser et donc à reproduire, d’autant plus dans des conditions de laboratoire.

Voici ce qui rend plus propice les états orgasmiques selon lui :

  • Pas de stimulation visuelle (peu ou pas de lumière),
  • Pas de stimulation mentale : ne pas avoir à réfléchir/parler,
  • Ne pas se sentir observé·e ou jugé·e,
  • Se sentir en totale sécurité,
  • Détente du corps,
  • Observer et suivre/bouger à partir des perceptions internes.

L’idée est de ne pas stimuler le néo-cortexe (mental), ni l’amygdale (système d’alerte), qui ne permettent pas l’accès à un état orgasmique quand ils sont activés.

Sources non mentionnées plus haut :

– Théorie polyvagale de Steven Porges

– Notes de lecture et interprétations, à la lumière de mon expérience professionnelle et personnelle de

ces livres du Dr Michel Odent :

  • L’amour scientifié, Les fondements biologiques de l’amour
  • Les autoroutes de la transcendance, fonctions des orgasmes