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Pourquoi laisser passer le lapin blanc ?

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Pourquoi laisser passer le lapin blanc ?

Dans mes cours, j’explique que quand on sent un orgasme possible, par peur qu’il ne nous échappe, on peut le poursuivre, le pourchasser, tenter de l’attraper pour le sentir et aller « jusqu’au bout ».

Je compare cette attitude à celle d’un chasseur qui apercevrait une proie (le lapin blanc) et qui aurait le réflexe de lui tirer dessus, l’attraper, le tuer.

Cela me fait penser à la dynamique sérotonine vs dopamine :

« Sérotonine vs dopamine : l’une est essentielle à la régulation de nos humeurs ; l’autre est synonyme de plaisir immédiat et éphémère. Quand la seconde augmente, la première diminue, et avec elle le sentiment de quiétude. »
Source : https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/neurosciences-serotonine-vs-dopamine-la-chimie-du-bien-etre_1988298.html

C’est ce petit shoot de dopamine à l’apparition d’un but à atteindre qui est soudainement à notre portée. Et qui déclenche la mise en mouvement : « aller chercher ».
Qui dit plaisir immédiat et éphémère dit aussi cessation de ce plaisir, fin de quelque-chose. Vous savez, cette « petite mort » ;).
Cela pose la question de ce désir d’orgasme ; si un orgasme signifie un changement d’état et la fin de quelque-chose, est-ce cela que vous désirez ? La fin de quelque-chose ? Comme… Se débarrasser de quelque-chose ?

Je sais que pour certaines personnes, à certains moments, la jouissance est utilisée pour évacuer des tensions, des frustrations, un trop plein d’énergie, évacuer une excitation.
Est-ce à dire que l’excitation est inconfortable et qu’on cherche à s’en débarrasser dans ces moments là ?

Il y a tant de personnes qui se plaignent de ne pas avoir de désir ou pas assez, et en même temps j’ai l’impression qu’on se précipite pour le faire disparaître en l’assouvissant.

Il y a donc deux possibilités :
– Soit vous avez peu de sensations et donc peu de plaisir et c’est surtout dans la jouissance que vous en ressentez, d’où ce désir de vouloir jouir absolument.
– Soit vous ressentez des choses inconfortables, désagréables voir douloureuses et l’orgasme est un moment de répit.  Auquel cas on est dans un schéma d’addiction.

Le slow sexe love life comme la méditation orgasmique proposent :

1 d’augmenter notre attention et donc notre sensibilité et ainsi d’étendre nos perceptions de plaisir au-delà du moment de l’orgasme, tant et si bien qu’en terme de plaisir, jouir ou pas ne fera plus de différence et que l’orgasme deviendra obsolète, d’autant plus qu’il peut signifier la fin du plaisir.

2 De rendre le désir et l’excitation sexuelle agréables et satisfaisantes en soi afin de ne pas ressentir le besoin de s’en débarrasser.

Les questions que vous pouvez vous poser sont :

Quand je veux jouir, suis-je en train de vouloir ressentir quelque-chose que je ne ressens pas ou pas assez ?
Ou : Quand je veux jouir, je veux me libérer de quelque-chose ?

Dans le premier cas il s’agit de développer votre sensibilité en cultivant l’attention et la présence à votre corps afin d’augmenter vos sensations.
Dans le deuxième cas, il se peut que vous pensez avoir besoin de vous libérer de tensions alors qu’en réalité vous n’avez pas pris soin de vos besoins.
Ressentez-vous autant l’envie de jouir quand vous avez bougé votre corps, êtes sorti prendre l’air, vous être nourrit affectivement et intellectuellement ?

Par ailleurs, imaginez que ce petit lapin, au lieu de l’attraper, vous puissiez vous détendre en pleine confiance et sécurité, et qu’il vienne à vous, qu’il puisse gambader autour de vous, vous faire des câlins, vous chatouiller etc.

Vous pouvez essayer de contrôler le lapin : le traquer, l’attraper, le serrer, l’étouffer, le tuer.
Traquer l’orgasme, l’attraper, le serrer, l’étouffer et « finir ».

OU vous pouvez profiter du paysage, savourer l’instant présent et vous laisser surprendre par la visite de ce lapin, qui vient vous chatouiller, vous câliner, se rouler sur vous, partir, revenir, sans « finir » ;).
On est là dans un état orgasmique, ouvert, réceptif et soutenu, comme un plateau plutôt qu’un pic dont on dégringole au moment de l’orgasme. Imaginez les mêmes sensations que celles d’un orgasme mais sans que ça finisse ;).

On est peut-être là plus dans un état nourrit de sérotonine qui donne un équilibre émotionnel et une sérénité, plutôt qu’un état nourrit de dopamine avec des sprints, des pics suivis de chutes, d’attentes et de manques. Et avec le temps besoin de plus en plus de stimulations pour obtenir les pics, et en étant de moins en moins sensible, de plus en plus blasé… Bref, un circuit qui s’appauvri avec le temps.
La proposition de laisser venir créer une sexualité « circulaire » « écologique » dans le sens où elle donne et apporte énergie et bien-être plutôt que « vider » un trop plein et sentir un manque qui donne envie « d’aller cherche », « contrôler » par peur de manquer.
On peut y voir un parallèle entre les humains qui entretiennent la nature autant qu’elle les nourrit dans un circuit d’abondance et de don, et les humains qui extraient des ressources de la terre et de la nature et les exploitent sans arroser, composter, recycler, prendre soin, être attentif à leur environnement etc.
Et si votre énergie sexuelle était comme la nature, voulez-vous la contrôler, l’exploiter, ou vivre en équilibre et en synergie d’abondance avec ?

Cela implique de vous entraîner à vous détendre à chaque montée d’excitation, contrer le réflexe de contracter les muscles pour ouvrir votre corps à la place, laisser, venir, accueillir.

Cela demande de travailler votre ancrage, votre lâcher-prise, votre détente.
ET de prendre soin de vos besoins tous les jours afin de ne pas utiliser la sexualité comme une drogue pour compenser des manques ou une souffrance.

Cela ne se fait pas du jour au lendemain, cela nécessite une pratique régulière, c’est un virement de vos conditionnement profondément ancrés en nous de 180°.
D’où la proposition de la Méditation Orgasmique, du Slow Sex, de la Sex Meditation 😉